Toute entreprise suisse est tenue d’assurer son personnel dans la prévoyance professionnelle. Différents aspects et indicateurs peuvent aider à se faire une idée plus précise de l’offre lors du choix de la caisse de pension. Il est notamment judicieux d’étudier attentivement les conditions relatives à la part obligatoire et à la part surobligatoire de l’avoir de vieillesse.
Les salariés et salariées en Suisse qui perçoivent une rémunération d’au moins CHF 22 680 (seuil d’entrée en 2025) par année calendaire sont obligatoirement assurés selon la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP ou 2e pilier).
Ils versent chaque mois des cotisations de risque et d’épargne. Les cotisations de risque servent à couvrir les risques d’invalidité et de décès, tandis que les cotisations d’épargne, qui représentent la majeure partie, sont épargnées sous forme d’avoir de vieillesse auprès de la caisse de pension. Cet avoir de vieillesse est rémunéré par l’institution de prévoyance et, au moment du départ à la retraite, converti en une rente viagère au moyen du taux de conversion. Il peut aussi être versé sous forme d’un capital ou perçu sous une forme mixte.
En ce qui concerne le capital de vieillesse, on distingue entre l’avoir obligatoire et l’avoir surobligatoire, des prestations et conditions différentes s’appliquant dans chaque cas.
Le régime obligatoire LPP constitue la prévoyance minimale. Ses modalités sont de ce fait définies par la loi, qui fixe les exigences suivantes:
Lorsqu’on s’affilie à une caisse de pension (le seuil d’entrée légal étant atteint), un montant est déduit du salaire annuel en vue de déterminer le salaire annuel assuré dans le 2e pilier. Ce montant est appelé «déduction de coordination». La déduction opérée se justifie par le fait qu’une partie du salaire est déjà assurée dans le cadre de l’assurance-vieillesse et survivants (AVS). Si les prestations de la LPP et de l’AVS n’étaient pas «coordonnées», il en résulterait une surassurance dans les très basses fourchettes de salaires.
Les éléments de salaire assurés dans le 2e pilier et qui dépassent le cadre du régime obligatoire relèvent du régime surobligatoire. La constitution d’un avoir de vieillesse surobligatoire peut découler de différents facteurs:
À la différence du régime obligatoire, le régime surobligatoire n’est soumis à aucune prescription légale en matière de conditions et de prestations. Les caisses de pension peuvent donc fixer librement le taux d’intérêt et le taux de conversion applicables aux parts de salaire surobligatoires. Pour les responsables d’entreprise, cela implique la nécessité de comparer les différentes conditions des institutions de prévoyance afin de choisir la bonne solution LPP pour leur personnel.
La rémunération et le taux de conversion sont des indicateurs clés pour le régime surobligatoire.
Alors que le taux de conversion est prescrit dans le régime obligatoire, deux modèles au choix sont proposés dans le régime surobligatoire pour convertir l’avoir de vieillesse en une rente de vieillesse: le modèle enveloppant (ou global) et le modèle splitté (ou séparé).
Dans le modèle splitté, on utilise un taux de conversion différent pour la part obligatoire et pour la part surobligatoire. Par exemple, le taux de conversion légal de 6,8% est appliqué pour la part obligatoire, et un autre taux de conversion (p. ex. 5%) concerne les composantes de salaire relevant du régime surobligatoire.
Dans le modèle enveloppant, en revanche, le même taux de conversion (taux combiné) est appliqué à l’ensemble de l’avoir de vieillesse, donc à la fois à la part obligatoire et à la part surobligatoire (p. ex. 5,4%).
Même lorsqu’une caisse de pension applique un taux de conversion enveloppant, la rente de vieillesse versée ne doit jamais être inférieure à la prestation minimale légale (autrement dit, à l’avoir de vieillesse obligatoire converti avec le taux de conversion légal).
Autre indicateur à prendre en compte: le taux d’intérêt, qui sert à rémunérer l’avoir de vieillesse géré par l’institution de prévoyance.
Certaines caisses de pension appliquent un taux d’intérêt plus élevé dans le régime surobligatoire que dans le régime obligatoire (notamment celles ayant adopté un taux de conversion splitté). Une comparaison des deux chiffres amène à se poser la question suivante: vaut-il mieux un taux d’intérêt plus élevé ou un taux de conversion plus élevé?
Dans ce cas également, un calcul individuel est judicieux. Si l’on se trouve par exemple en début de carrière et que le capital de vieillesse soit rémunéré à un taux d’intérêt avantageux pendant 40 ans, il en résulte une rente plus élevée, même si le taux de conversion est moins généreux.
Lors du choix d’une caisse de pension, il est utile de s’intéresser aux conditions dans le régime surobligatoire (p. ex. rémunération élevée ou taux de conversion avantageux) ainsi qu’aux interactions entre le taux de conversion et le taux d’intérêt. Une vue d’ensemble sommaire des principaux indicateurs d’une caisse de pension pourra aider à la prise de décision. De nombreuses caisses de pension proposent des solutions LPP attrayantes assorties de services dans le domaine administratif ainsi que d’autres services autour de la de santé.