Perte de revenus, équipement de puériculture, crèche: la naissance d’un bébé n’est pas anodine sur le plan financier. Mais en se montrant prévoyants, les futurs parents peuvent envisager la vie de famille avec sérénité.
Élever des enfants a un prix, et il est loin d’être négligeable. De nombreux couples en désir d’enfants hésitent donc avant de franchir le pas. Bien sûr, c’est une immense responsabilité! Mais la crainte de se retrouver en difficulté financière est bien souvent infondée. Le secret: avoir une vision claire de ses finances et planifier avec soin ses dépenses mensuelles, idéalement avant l’arrivée du nouveau-né.
Selon le Département zurichois (en allemand) de la jeunesse, les dépenses sont de l’ordre de 1390 à 1595 francs par mois, selon l’âge de l’enfant. Cette somme englobe des postes comme la nourriture, les vêtements, le logement, la santé, l’assurance-maladie, les loisirs et les transports.
Attention: le calcul ne comprend pas la garde externe des enfants. Ne sont pas inclus non plus les coûts indirects, tels qu’une baisse des revenus et la valeur du travail accompli gratuitement au sein de la famille. Une étude publiée il y a un certain temps par l’Office fédéral de la statistique (en allemand), qui intégrait tous ces éléments, parvenait à une facture totale d’environ un million de francs par enfant. Une sacrée somme!
En comparaison internationale, ce qui frappe le plus, ce sont les coûts élevés de la garde d’enfant hors du cercle familial en Suisse. Dans les crèches et les garderies, il faut tabler en moyenne sur des tarifs allant de 110 à 130 francs par jour, même s’il existe d’importants écarts entre les cantons et entre les communes. Les parents en supportent de 30% à 100%, en fonction de leurs revenus. Si une famille fait garder des frères et sœurs dans le même établissement, elle obtient un rabais. Dans les familles de jour, qui sont souvent organisées en association, les écarts de prix sont encore plus marqués. De nombreux parents de jour demandent un salaire brut de l’ordre de 8 francs/heure et facturent en plus les repas, les frais de transport et les activités de loisirs. Pour de plus amples informations sur la garde d’enfant hors du cercle familial, adressez-vous à la Fédération suisse pour l’accueil de jour de l’enfant.
Pour de nombreux futurs parents, la question est incontournable à la vue des chiffres astronomiques présentés par certaines études. Mais bien qu’elle soit légitime, elle ne fait guère avancer le processus de décision. Mieux vaut donc se demander: «Est-ce que nous avons envie d’avoir des enfants?» Si la réponse est oui, alors la question suivante à se poser est: «Comment concrétiser cette envie?» On finit toujours par trouver un moyen. Si certains conservent leur niveau de vie, d’autres se serrent un peu la ceinture.
Il y a une autre bonne nouvelle: l’arrivée d’un deuxième enfant, voire d’un troisième, réduit les coûts mensuels par enfant. Mais cet effet est surtout marqué chez les enfants en bas âge; il devient négligeable à l’adolescence. Il faut en outre avoir à l’esprit que l’agrandissement de la famille peut aussi engendrer des surcoûts (voiture plus grande, logement plus spacieux).
Le graphique le montre clairement: malgré le matériel de puériculture à acheter, c’est au début de sa vie qu’un enfant coûte le moins cher. Si les parents assument eux-mêmes la garde, les dépenses mensuelles s’établissent en moyenne à 1300 francs. L’entrée à l’école primaire coïncide avec l’apparition de nouveaux coûts, comme des cours de musique ou l’adhésion à un club de football. S’y ajoutent des excursions, l’argent de poche et des exigences revues à la hausse pour ce qui est de l’habillement et des loisirs. À cet âge néanmoins, les coûts mensuels – 1500 francs par mois – demeurent modérés. Ils augmentent à l’adolescence pour avoisiner les 1800 francs. Les jeunes ont en effet des besoins plus onéreux, alors même qu’ils ne gagnent pas encore d’argent. À partir de là et jusqu’à la fin de leur formation, ils grèvent chaque année un peu plus le budget familial.
Si les chiffres zurichois présentés dans le graphique permettent de se faire une idée, il faut les relativiser: de nombreux parents restent en deçà des chiffres officiels, pour la bonne et simple raison qu’ils ne peuvent pas faire autrement. À chacun son budget et sa façon de le gérer, tant que, au final, les dépenses sont en accord avec les revenus. Et même si certains postes de dépenses sont fixes, il y a des moyens d’économiser de l’argent. Une gestion transparente du budget et des dépenses sous contrôle aident les parents à garder la maîtrise de leurs finances.
Des applications comme «BudgetCH» peuvent être de bons alliés: on a toujours son téléphone sous la main pour noter une dépense. Plusieurs utilisateurs d’un même foyer peuvent accéder au même compte.
Après une naissance, la plupart des mères réduisent, provisoirement au moins, leur temps de travail pour se consacrer à leur famille. Selon l’Office fédéral de la statistique, 60% des femmes de 25 à 54 ans actives professionnellement travaillent à temps partiel. À titre de comparaison, sept hommes sur huit exercent leur activité professionnelle à plein temps. Or qui dit emploi à temps partiel dit revenus moindres, et donc cotisations plus faibles au 1er pilier et au 2e pilier. Une fois à la retraite, il faut donc s’attendre à ne percevoir que la rente minimale de l’AVS et une rente de caisse de pension nettement réduite, ce qui est insuffisant pour maintenir son niveau de vie. Autrement dit, quand on travaille à temps partiel, mieux vaut prendre les devants pour assurer ses vieux jours. Le 3e pilier est un excellent support pour ce faire. Il offre un avantage supplémentaire: les versements dans le pilier 3a, c’est-à-dire la prévoyance liée, permettent d’économiser des impôts.