Combiner une carrière de footballeuse professionnelle et un travail à plein temps: est-ce possible? Jessica Schärer, joueuse du FC Rapperswil-Jona, nous a parlé des défis qu’elle doit relever pour concilier sport et travail au quotidien. Découvrez dans ce blog des conseils et des idées pour trouver l’équilibre optimal.
L’histoire d’amour entre Jessica Schärer et le football a commencé à Goldach il y a près de de 15 ans. Avant de taper dans le ballon pour la première fois, l’actuelle milieu de terrain du FC Rapperswil-Jona a en effet souvent assisté aux matchs de son père, lui-même joueur. Car chez les Schärer, le football est une passion familiale.
Les débuts de Jessica à l’âge de quatre ans sonnent donc comme une évidence. Elle passe par différents clubs, notamment le FC St. Gallen-Staad et le Grasshopper Club Zurich. Mais tout ne se passe pas sans embûches: une rupture des ligaments croisés la contraint à suspendre temporairement sa carrière de footballeuse. Sur la touche au GC, elle change de club et atterrit au FC Rapperswil-Jona. En deuxième division à l’époque, le club vise une montée en AXA Women’s Super League. Le passage de la première division à un club de niveau inférieur est une décision courageuse qu’elle ne regrettera pas: elle accède avec son équipe à l’AXA Women’s Super League, l’un des plus beaux exploits de sa carrière.
Jessica Schärer ne jongle pas seulement avec le football, mais aussi avec son travail. Les joueuses de la plus haute ligue de Suisse sont en effet tenues de travailler à plein temps en parallèle. De 6h à 15h, Jessica travaille à 90% comme peintre/vernisseuse chez Vogel Fensterbauer AG. Elle a ensuite deux heures de temps libre. Au programme: ménage ou repos. À 17h, elle se met en route pour l’entraînement. Sa journée ne se termine vraiment que vers 22h30. Voilà à quoi ressemble le quotidien de la joueuse quatre jours par semaine. Quand il y a un match, elle se lève tôt, sort faire du sport, prend son petit-déjeuner et se prépare à une journée intense.
«Il n’est évidemment pas simple de tout concilier. Mais le soutien de mon employeur facilite grandement les choses.»
Pour tenir le rythme de ce quotidien exigeant, il faut une bonne dose de volonté, d’organisation et de soutien. Jessica Schärer trouve précisément ce soutien auprès de son employeur, qui lui offre la flexibilité et la liberté nécessaires en lui permettant d’arriver plus tard au travail ou de terminer sa journée plus tôt.
Combiner au quotidien le sport, le travail, la vie sociale et tout le reste nécessite beaucoup de discipline et de passion. Voici les conseils de Jessica Schärer pour trouver un parfait équilibre entre sport, vie professionnelle et vie privée. À suivre également par les non-footballeuses:
Sur le terrain comme au travail, Jessica est parfaitement à l’aise dans deux domaines encore considérés comme masculins: le football et la peinture. «Ça n’a jamais été un problème pour moi», assure Jessica. D’une part, les femmes sont de plus en plus nombreuses dans son univers professionnel. Elle a par ailleurs intégré très tôt des équipes de garçons et a toujours eu de bonnes relations avec ses coéquipiers masculins.
«J’ai très vite appris à me défendre et à m’imposer quand quelque chose n’allait pas, voire à taper du poing sur la table.»
Forte de sa propre expérience et de son approche, elle souhaite transmettre sa vision aux jeunes footballeuses. Même si le chemin est semé d’embûches, il ne faut jamais perdre de vue son objectif, ne pas désespérer et se battre pour réussir.
Jessica Schärer a déjà un projet d’avenir bien défini: partir en Italie pour y devenir footballeuse professionnelle. Pas seulement parce que les conditions du football féminin y sont meilleures, mais aussi parce qu’elle souhaite vivre de nouvelles expériences et de nouvelles aventures. Mais ses ambitions vont encore plus loin. Jessica estime que le sport a évolué ces dernières années et que la qualité du jeu a augmenté. «Il faudrait que les matchs attirent davantage de public. Le football féminin serait alors plus reconnu et deviendrait financièrement plus intéressant pour les joueuses.»