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Football féminin: que faut-il à la Suisse pour évoluer?

Photo: Daniela Porcelli
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Le football occupe une place importante dans notre société, à condition d’être joué par des hommes. Les femmes vivent le football différemment. Et plus le niveau augmente, plus le fossé se creuse. Le podcast «Steilpass» donne la parole à des personnalités du football féminin suisse. 

Aujourd’hui, nombre de personnes pensent encore que le football est un sport d’hommes. Pourtant, ces dernières années, les choses ont un peu changé: le football féminin se transforme, prend de l’ampleur, devient plus visible et plus professionnel. Les progrès sont remarquables, même si on est encore loin de pouvoir parler d’égalité des sexes dans le football. Dans notre podcast «Steilpass», Sara Akanji, entraîneuse assistante de l’équipe féminine du FC Winterthur, s’entretient avec des footballeuses, anciennes ou en activité. Elle leur demande comment se porte le football féminin en Suisse et aborde avec elles les sujets qui font l'actualité.

Les pionnières suisses

Des femmes la balle au pied: cela ne date pas d’hier. Dès 1923, des passionnées de football se regroupent à Genève. Ensuite on n’entend plus guère parler de foot féminin jusqu’en 1963, date à laquelle les sœurs Monika et Silvia Stahel fondent le FC Goitschel en Argovie. Les joueuses démontrent alors leur talent lors de tournois amateur, mais sont interdites de matchs officiels. L’Association suisse de football (ASF) leur octroie néanmoins le droit d’intervenir comme arbitres. C’est ainsi que les femmes mettent un premier pied dans l’univers du football suisse. En 1965, une licence est attribuée par mégarde à la Valaisanne Madeleine Boll. L’«erreur» est vite rectifiée, mais la jeune femme continue de jouer. Quelques années plus tard, elle réalise de beaux exploits en Italie, où le football féminin est déjà bien accepté.

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La création du club de football féminin de Zurich (1968) et de la Ligue suisse de football féminin (1970) marquent le début d’une évolution progressive. Durant les années 1970 et 1980, le football féminin consolide sa position en Suisse. Il n’en reste pas moins décrié. Les joueuses ont l’habitude d’être raillées, voire insultées: leur sport est considéré comme peu féminin. Il faudra encore quelques décennies pour que la société reconnaisse et prenne au sérieux le football féminin. Mais même au début du XXIe siècle, faute d’alternatives, les filles mordues de football s’entraînent encore souvent avec leurs frères, leurs copains de quartier ou leurs camarades de classe. 

«Il n’est évidemment pas simple de tout concilier. Mais le soutien de mon employeur facilite grandement les choses.»

Jessica Schärer, joueuse du FC Rapperswil-Jona

Les femmes aussi savent jouer au football!

Lara Dickenmann, ancienne détentrice du record de sélections en équipe nationale suisse et actuelle directrice générale de la section féminine du GC (en allemand), fait partie de ces filles qui se sont passionnées pour le ballon rond dès leur plus jeune âge. «Chaque génération mène son combat et apporte sa pierre à l’édifice», déclare-t-elle au sujet du parcours semé d’embûches des footballeuses suisses. «En hommage à toutes les femmes courageuses et tenaces qui se sont engagées à partir des années 1960, nous nous devons de continuer à promouvoir le football féminin suisse. C’est notre chance de leur rendre un peu de ce qu’elles nous ont donné.» 

«Le football a enfin des modèles féminins. C’est ce qui nous manquait à l’époque.»

Lara Dickenmann, ancienne détentrice du record de sélections en équipe nationale suisse

Comment se porte le football féminin suisse actuellement? «Les choses avancent lentement mais sûrement», estime Lara Dickenmann. «Aujourd’hui, nous, les femmes, bénéficions également d’une assez grande attention. La visibilité est primordiale! Les réseaux sociaux y ont beaucoup contribué. Le grand public a fini par comprendre que les femmes aussi savent jouer au football. Et il y a enfin des footballeuses célèbres que l’on peut prendre pour modèles. C’est ce qui nous manquait à l’époque.»

L’égalité, un sujet récurrent 

Grâce à la présence accrue du football féminin dans les médias, la communauté des fans s’est fortement développée. Finie l’époque où l’on jouait devant des tribunes presque vides, avec pour seul soutien une poignée de proches. Pourtant, il reste encore beaucoup à faire: «À un niveau où les hommes sont rémunérés depuis longtemps, les femmes payent encore des cotisations de membre! Beaucoup de monde l’ignore», indique Toja Rauch du FC Winterthur (en allemand). «À partir de la 2e ligue, les hommes reçoivent des primes de but et de match. Nous, les femmes, en sommes encore loin.» 

«À un niveau où les hommes sont rémunérés depuis longtemps, les femmes payent encore des cotisations de membre!»

Toja Rauch, joueuse du FC Winterthur

Bien sûr, l’argent ne fait pas tout. Mais il a tout de même un lien direct avec la qualité de jeu. Les personnes qui peuvent vivre du football ont aussi le temps et l’énergie nécessaires pour s’y consacrer. L’entraînement a lieu en journée, pas après le travail, et le soir on peut se reposer. «Les hommes ont plus de temps pour récupérer et sont mieux suivis sur le plan médical. Bref, tout ce qu’il faut pour bien jouer. Nous, les femmes, prenons beaucoup sur notre temps libre», explique Toja Rauch. Elle précise que la plupart des footballeuses suisses vont à l’école, étudient et/ou travaillent. Elle-même poursuit des études à plein temps et a trois emplois annexes. 

Comment faire pour tout concilier? 

Sport, études, métier, famille, amis: tout concilier est extrêmement difficile pour les footballeuses suisses. L’ancienne joueuse nationale Cinzia Zehnder en a fait l’expérience dès le début de sa carrière. À l’époque, à seulement 17 ans, la jeune femme est sélectionnée de manière inattendue pour la Coupe du Monde au Canada. Mais celle-ci tombe pile sur ses examens de maturité. Malgré quelques hésitations initiales, la direction de l’école finit par la soutenir.

«Mon quotidien, c’était: étudier, s’entraîner, dormir.»

Cinzia Zehnder, ancienne joueuse de l’équipe nationale A

Plus tard, quand Cinzia Zehnder suit des études parallèlement au football, ses journées sont planifiées à la seconde près. «Mon quotidien, c’était: étudier, s’entraîner, dormir.» Et le week-end, jouer les matchs et réviser», raconte-t-elle. «Quand j’y repense, je me demande comment j’ai fait pour tenir.» Malgré tout, elle a bien vécu cette période: «Le football demande énormément d’efforts, mais procure aussi beaucoup de plaisir. Les entraînements et les matchs me redonnaient de l’énergie.» Pourtant, Cinzia Zehnder ne veut ni ne peut continuer ainsi. Elle passe une dernière année intense au FC Bayern München avant d’arrêter le football d’élite pour se concentrer pleinement sur ses études de médecine, entre-temps achevées.

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En Suisse, pour l’instant, on ne peut que rêver d’une carrière professionnelle classique. Mais dans certains pays, il est tout à fait possible de vivre du football. C’est pourquoi certaines joueuses prometteuses ont signé des contrats en Allemagne ou en Angleterre. Dans un deuxième article, Martina Moser, Lia Wälti et Lara Dickenmann racontent leurs expériences à l’étranger. 

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