Par ce froid glacial, monter en voiture en gardant sa grosse veste ou sa doudoune est tentant, mais risque d’entraîner de graves blessures en cas d’accident. En effet, l’épaisseur des vêtements réduit l’efficacité de la ceinture de sécurité.
Il ne viendrait à l’idée de personne de conduire avec des chaussures de ski aux pieds. En revanche, trop peu de personnes savent que conduire avec une veste d’hiver représente un risque pour la sécurité. En effet, les automobilistes qui portent des vestes épaisses sont nettement moins bien protégés en cas d’accident. C’est en raison de la ceinture de sécurité, et plus précisément de l’espace entre la ceinture et le corps, et du relâchement de la ceinture. Dans les cas extrêmes, cet espace de quelques centimètres à peine joue un rôle déterminant dans l’issue des accidents.
Luca Genovese, responsable Recherche et Prévention et responsable du centre de compétences Mobilité d'AXA, explique ce phénomène: «Après le choc, la ceinture de sécurité comprime tout d’abord les vêtements volumineux, avant même qu’elle puisse éviter au corps d’être projeté vers l’avant. Ainsi, de précieuses millisecondes sont perdues. En plus de la force due au choc, une autre force est exercée sur le corps, à savoir celle résultant de la vitesse de propulsion du corps par rapport à la ceinture de sécurité. En se bloquant, la ceinture permet d’éviter au corps d’être projeté vers l’avant: le mouvement vers l’avant est brutalement stoppé et le passager est propulsé dans son siège.» Il est toutefois possible de réduire le risque en portant une tenue vestimentaire adéquate.
Les véhicules récents équipés d’un système de sécurité active pallient ce problème grâce à un tendeur de ceinture: en cas de collision imminente, celui-ci serre la ceinture de sécurité, l’empêchant ainsi d’être trop relâchée. Mais ce système perd, lui aussi, en efficacité quand on porte une doudoune. Luca Genovese en est convaincu: Mieux vaut privilégier des textiles fins tels que les vestes Softshell ou les vestes polaires. Il faut en outre veiller à ce que la ceinture soit bien ajustée et bien en place. Une ceinture à trois points devrait maintenir le corps au niveau des os du bassin, du sternum et de la clavicule.»
«Plutôt qu’une doudoune, nous recommandons aux automobilistes de porter des textiles plus fins tels qu’une veste Softshell ou une veste polaire. La ceinture étant ajustée au plus près du corps, on améliore ainsi la sécurité.»
Le mécanisme de relâchement de la ceinture de sécurité est le principal argument contre le port d’une veste épaisse au volant, mais il y en a d’autres. Étant donné que de nombreux tissus sont lisses, la ceinture a tendance à glisser. N’oublions pas non plus qu’en enlevant sa veste, on dispose de plus de liberté dans ses mouvements et donc d’une meilleure visibilité sur les côtés.
Prudence également lorsque de jeunes enfants se trouvent à bord du véhicule. En effet, l’hiver, ils sont toujours bien emmitouflés. Luca Genovese conseille cependant de leur enlever les combinaisons et les vestes, ou du moins de les ouvrir lors des déplacements en voiture. «Il s’agit aussi de veiller à ce que l’enfant soit bien assis dans son siège enfant. Car, dans le pire des cas, l’enfant pourrait glisser sous la ceinture.»
Si les enfants ne portent pas de veste dans la voiture, il faut malgré tout s’assurer qu’ils ne prennent pas froid. Cela ne pose aucun problème dans les voitures actuelles, car le chauffage permet d’atteindre une température agréable au bout de quelques minutes seulement. Au besoin, les parents pourront d’abord attacher l’enfant, puis le couvrir avec une veste ou une couverture.
Adoptez un style de conduite souple, notamment sur les chaussées glissantes. Conduisez avec délicatesse: embrayez lentement, accélérez prudemment en veillant à ce que les roues ne patinent pas.
Pour éviter le patinage des roues, démarrez en seconde. Passez la vitesse supérieure le plus rapidement possible. Roulez de préférence en sous-régime en cas de neige, car même en seconde ou en troisième, les roues ont tendance à patiner lorsque la vitesse augmente.
Pour tous les véhicules modernes équipés de l’ABS, la règle est la même été comme hiver: en cas d’urgence, il faut toujours freiner le plus rapidement et le plus fortement possible. Le système antiblocage ne déploie tous ses effets que si la pédale de frein est enfoncée au maximum et maintenue au plancher. N’oubliez pas que la distance de freinage est beaucoup plus longue sur route enneigée ou verglacée. Par conséquent, la distance de sécurité par rapport au véhicule qui vous précède doit être environ trois fois plus grande que d’ordinaire. Soyez particulièrement attentif au volant, notamment à l’approche des croisements, car les nombreuses manœuvres de freinage qui y sont effectuées les rendent particulièrement glissants.
Evitez de dépasser. Si cela est inévitable, redoublez de prudence lors de la manœuvre, car la voiture a tendance à facilement déraper lors du changement de voie. Cela est dû à la perte d’adhérence des roues du véhicule sur la chaussée et à l’accumulation de neige entre les voies, qui a pour effet de déséquilibrer le véhicule.
Dans la mesure du possible, évitez les routes de montagne. Soyez particulièrement vigilant dans les endroits humides, ombragés ou exposés au vent froid, car ils peuvent être rapidement recouverts d’une couche de verglas en hiver. Les endroits les plus risqués à cet égard sont les ponts, les zones forestières ombragées et les routes qui longent des cours d’eau ou des plans d’eau.
Evitez d’arrêter le véhicule dans une côte, sous peine d’avoir des difficultés à redémarrer.